Pour les auteurs il est quasiment impossible d'écrire au camp et de toute façon complètement impossible de conserver des cahiers ou des feuillets, systématiquement saisis et détruits lorsqu'ils sont découverts. Soljenitsyne met enfin en parallèle les jugement expéditifs à huis clos sans possibilité de se défendre et au verdict connu d'avance à plusieurs grands procès de l'époque tsariste : Dmitri Karakozov qui tenta de tuer le tsar eut droit à un avocat, qu'Andreï Jeliabov fut jugé publiquement pour avoir participé à l'assassinat d'Alexandre II et que Véra Zassoulitch qui avait tiré sur un préfet de police fut acquittée à l'issue d'un procès public. Seules quelques rares personnalités ont pu résister à ces pressions et « changer leurs corps en pierre ». Il existe les planqués de zone et les planqués de la production, chacune des deux catégories regroupant des métiers différents. De nombreux prétextes sont utilisés pour condamner à mort, des paysans ayant été exécutés pour avoir récolté subrepticement le fourrage laissé en place en bordure de terrain dans leur kolkhoze après les récoltes. Soljenitsyne évoque alors sa propre arrestation[N 1],[4] et la passivité dont il a alors fait preuve. Il souligne néanmoins avec insistance que malgré cela, les différences sont nombreuses et qu'elles sont "toutes en faveur du servage". Le PCF par l'intermédiaire de L'Humanité s'efforce alors de banaliser et de minorer le rôle des dissidents, souligne que l'URSS ne vit plus à l'heure du stalinisme et rappelle que « L’heure est à la lutte pour vivre mieux, l’anticommunisme divise »[6]. 20ème siècle, Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell, Rejoignez Babelio pour découvrir vos prochaines lectures. Immense fresque de l'univers concentrationnaire soviétique, L'Archipel du Goulag a été écrit dans la clandestinité. Le chapitre se termine sur le retour de Frenkel qui suggère d'organiser le Goulag par "directions branches économiques". Soljenitsyne hésita longtemps quant à la pertinence de cette publication ; la police secrète précipita sa décision. Les peintres ont une vie plus facile car les dirigeants de camps leur passent souvent commande pour agrémenter leur logement personnel, troquant quelques miches de pain salutaires contre une toile. Une norme non remplie c'est cinq, sept ou dix jours, quant aux réfractaires, c'est quinze jours. En outre, Soljenitsyne décrit le classement finement gradué des prisonniers. Le régime soviétique se démarque également de l'époque tsariste par la non-séparation des détenus de droit commun et des prisonniers politiques. Rétrospectivement, Soljénitsyne montre donc comment ses épaulettes l'ont transformé, lui ont donné un sentiment de supériorité tout à fait injustifié, et il se demande alors quelle aurait été son attitude si ses épaulettes avaient été bleues, c'est-à-dire s'il avait appartenu au NKVD. Relisant son dossier à la fin de l'instruction, avant de devoir le signer, il constate alors comment le commissaire a transformé en « mensonge hyperbolique » ses prudentes déclarations. Le chapitre décrit les prisons de transit situées sur la route des camps du Goulag, et que l'on trouve à chaque nœud ferroviaire. Soljenitsyne décrit les « procès » expéditifs et joués d'avance, le transport des prisonniers (où la mortalité était déjà importante), le régime d'oppression des camps et l'augmentation des arrestations et des effectifs de « zeks » sous Staline jusqu'en 1953, effectifs très supérieurs à ceux de l'appareil sécuritaire tsariste, et qui servirent aussi à peupler de force la Sibérie et le Kazakhstan, puisque la majorité des survivants y étaient assignés à résidence après leur libération (en outre, le russe étant la langue de communication entre peuples de l'URSS, ils y étaient aussi un facteur de « russification »). C'est ainsi que sont qualifiés les Cinquante-Huit, incarcérés pour des raisons politiques. D'autres journaux prennent le relais de L'Humanité pour dénigrer le dissident russe, ainsi de France Nouvelle ou de Témoignage Chrétien avec des articles de Maurice Chavardès[6]. Le dire aurait été un acte d'honnêteté politique et aurait exigé de sa part une analyse approfondie du système, assortie d'un argumentaire sur la période post-stalinienne. Le chapitre se clôt sur une liste non exhaustive des travaux effectués par les zeks depuis le premier plan quinquennal, une forme d'hommage rendu par l'auteur au terrible labeur souvent vain des millions de prisonniers du Goulag. Nombre de pages. Immense fresque du système concentrationnaire en U.R.S.S. De ce tableau Soljénitsyne tire une conclusion simple : « un chef de camps ne peut pas être bon ». Immense fresque de l’univers concentrationnaire soviétique, dont Soljenitsyne fut l’une des nombreuses victimes, L’Archipel du Goulag est un livre de témoignage et de combat. Pour cela, il utilise deux angles d'attaque : il insiste, d'une part, sur la liberté de parole dont bénéficierait l'écrivain en URSS et, de l'autre, le présente comme ayant des « sympathies pro-nazies » mettant en avant « le caractère profondément réactionnaire du personnage »[6]. Or il était impossible de les libérer sur le champ car il n'y avait pas assez de monde pour les remplacer. Alors qu'à la sortie de l'Archipel du Goulag l'essentiel des critiques de la terreur stalinienne le perçurent comme « une porte enfin ouverte sur une vérité longtemps niée, un démenti enfin opposé à tous les négationnistes du Goulag, qui crachaient depuis des décennies sur les fosses communes des victimes et à la face des témoins »[7]. Soljénitsyne détaille ensuite quelques traits de la "psychologie de la vie et [de] l'éthique normative de la nation zèque". Les moines restant furent chassés et le lieu fut réquisitionné pour y "concentrer les camps du Nord à destination spéciale", d'après un proverbe de détenu : "Lieu saint ne reste pas vacant". En ce qui concerne la spiritualité, « il est dans l'Archipel une religion constante et quasi universelle, c'est la foi dans ce qu'ils appellent l'amnistie. Ils ne sont responsables qu'en cas d'évasion, ce qui conduit mécaniquement à accroître le nombre d'homicides arbitraires voire préventifs. Nombre de prisonniers aux Goulag, la polémique sur les chiffres dans l'après-guerre et jusqu'à la chute de l'URSS La dispute autour de l'ampleur de la population du Goulag n'est pas. prisons Dès novembre 1917, les membres des partis autres que le parti bolchevique sont arrêtés, même s'ils avaient été des opposants au régime tsariste (socialistes-révolutionnaires, mencheviks, anarchistes, social-populistes). Ce vif accroissement après la décrue du nombre de détenus durant la guerre (1 930 000 en janvier 1941, 1 200 000 en janvier 1945), au cours de laquelle de nombreux détenus condamnés à de Suit une description de leurs "traits fondamentaux communs" : De là leur vient leur "instinct du domaine". Solénitsyne note ainsi que beaucoup s'improvisent scientifiques et excellent dans l'art de convaincre leurs supérieurs souvent stupides de leur immense qualité de chercheur alors qu'ils n'ont eux-mêmes aucune connaissance sur le sujet. Et plus long, plus ininterrompu et plus remarqué a été le travail de tel ou tel dans les Organes, plus celui-là a de chances d'être un scélérat." Simplement, travaux de terrassement. Tome 3 Archipel du Goulag, La Résistance, Alexandre Soljénitsyne, Seuil. Les membres de ces tribunaux "ne comptaient que des assassins, des truands enchiennés, des dilapidateurs et des concussionnaires.". Les prisonniers sont incessamment soumis à l'action éducative : "des haut-parleurs au sommet de chaque poteau et à l'intérieur de chaque baraque. Tout d'abord il y a les grandes amnisties de droits communs qui "submergent le pays sous un flot d'assassins, de bandits et de voleurs." Les conditions de vie y sont similaires à celles que l'on trouve dans les convois (surpeuplement des cellules, nourriture insuffisante, difficulté à faire ses besoins, mauvais traitements de la part des gardes et des détenus de droit commun). L'arbitraire est alors la norme. Et "si la réponses à toutes ces réclamations n'est qu'un dru cortège de refus, eh bien, c'est parce qu'elles ne sont pas parvenues jusqu'à Staline! Dans certaines régions (comme à Orel) pendant les périodes d'intense répression comme la phase aiguë de dékoulakisation de tels convois quittaient chaque jour les prisons de transit, au point où les familles des déportés abondaient dans la gare pour tenter d'avoir des nouvelles de leurs proches ; les autorités utilisèrent des chiens de garde pour y mettre fin. Ils faisaient semblant de se tenir à peine debout, mais en secret leurs mains décharnées de pellagreux se tendaient vers les mitrailleuses!". Ce chapitre décortique l'immense réseau constitué par les délateurs, aussi bien en liberté qu'au camp, qui offrent sans cesse de nouvelles victimes à la police politique : ils sont tout du long comparés à des mouches. Il aime aussi à narrer « les innombrables récits folkloriques concernant l'adresse et la réussite du peuple zek ». [...] Les Solovkiens n'étaient pas encore pénétrés dans leur ensemble de la ferme conviction que les fours de l'Auschwitz du Nord étaient là, allumés, et que les foyers en étaient grands ouverts à tous.". Tout à la fois documentaire historique, sociologique, psychologique, satire mordante et dénonciation acerbe et critique non seulement du système concentrationnaire soviétique, mais également de toute une histoire politique et communiste de cet État en révolution constante qu'était l'U.R.S.S., En août 1918, Vladimir Ilitch [Lénine]...dans un télégramme adressé à Eugénie Bosch, écrivait ce qui suit: "Enfermer les douteux [non pas les « coupables »...] dans un camp de concentration hors de la ville...faire régner une terreur massive et sans merci... ». Leur incarcération leur est insoutenable mais ils trouvent toujours un moyen de rationaliser ce fait en épargnant leur idéologie. Pour expliquer ce fait, Soljénitsyne use, comme à son habitude, de beaucoup d'ironie en pointant les détenus du doigt : "Non seulement on arrive pas à obtenir d'eux l'abnégation socialiste, mais ils ne manifestent même pas la simple application capitaliste." Ils considèrent les autres politiques comme des ennemis du peuple. Là-bas, c'est que la femme est vraiment une rareté, c'est que vraiment on se la dispute et se l'arrache. Il était beaucoup plus simple d'attaquer l'Union soviétique pour son passé stalinien, et de servir par là sa propre image. Mais un officier, même arrêté, ne devait pas porter un objet aussi encombrant. Le premier ouvrage est réalisé par un collectif d'écrivains sous la direction de Maxime Gorki. (Les catégories citées ci-dessus restent enfermées sur elles-mêmes). autobiographie politique Goulag (Glavnoe oupravlenie ispravitelno-trudovykh Lagerei, ou Direction principale des camps de travail) est un acronyme utilisé par l'administration soviétique pour désigner des camps de travaux forcés. L'objectif est de comprendre comment ils se sont retrouvés là et de voir qu'il n'y a pas de planqué type. La double-autorité que constituent l'Etat soviétique et l'Administration du Goulag : "deux pouvoirs, ce sont deux tourmenteurs au lieu d'un seul, et qui se relaient ; et ils sont placés dans une situation d'émulation : à qui pressurera le mieux le prisonnier tout en lui donnant le moins.". De plus, ils sont « totalement dénués de sens patriotique » car ils détestent leurs îles (comme le disent les paroles d'une chanson populaire zèque : « Sois maudite, ô toi, Kolyma, ma planète! Ces droits communs comprirent que ces vagues de nouveaux détenus politiques allaient permettre leur libération. Soljénitsyne évoque les tentes d'instructions du camp disciplinaire d'Orotoukane. De surcroît les éducateurs tiennent lieux de mouchards officiels puisque l'éducateur "présente, de façon systématique, des rapports sur l'état d'esprit des détenus", ainsi "on voit la section culturelle et éducative se transformer délicatement en section tchékiste de renseignement.".
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